BASTARD

2025

Bastard : Du latin médiéval bastardus, dont l’origine, comme celle de celui qu’il désigne, est obscure. Selon le Trésor de la langue française, il pourrait venir de bast (Bât) « conçu ou né sur un bât » . Le bât est un dispositif permettant le port de lourdes charges par des animaux tels que l’âne, le cheval, le chameau ou le buffle, utilisés comme bêtes de somme.

*

Au cours d’un travail de collectage d’histoires et de chansons traditionnelles auprès des résidents d’un EHPAD, Christophe Le Menn apprend par téléphone le décès de sa grand-mère paternelle.
Il est né de père inconnu et n’a jamais rencontré cette femme.

Christophe Le Menn nous entraîne dans une quête des origines. De sa culture d’abord : bretonne, avec sa recherche de chansons traditionnelles jamais assouvie ; à celle, si intime et pourtant si universelle, de sa/la filiation. C’est le cheminement d’un artiste et une quête quasi-initiatique pour l’homme. Des déambulations nocturnes à l’EPHAD de Tréguier en Bretagne à celles dans une tempête de neige sans jour dans le cercle polaire arctique, Christophe nous invite dans un récit de la construction de soi au prisme de celle des autres. 

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La disparition

Quand les choses deviennent si peu qu’elles deviennent le monde, ça y est, on ne les distingue plus,

on est passé devant sans les voir, on les a plus entendues, on n’en a pas parlé, on ne se les ai plus transmises,
quand les choses sont anachroniques, au milieu du monde, alors il faut bien soit qu’elles
disparaissent soit qu’il, le monde, change, et entre les choses et le monde, c’est souvent le
monde qui gagne,
et les choses maintenant sont portées par des gens,
par une petite troupe de gens,
qui vont par le monde et les chemins à la fois les garder et fleurir,
sauver et prolonger,
comme un petit collecteur de chansons en sa vieille langue va
chez les voisins, les cousins des cousins, chez la mère de machin, vite avant qu’il meure, vite
avant qu’elle perde la mémoire, avec son magnétophone,
s’assoit, on lui sert un café ou un cidre,
et maintenant l’autre chante,
l’autre chante dans sa maison, au milieu de sa pièce,
et le petit collecteur, magnétophone sous le bras comme sacoche de facteur, s’en vient collecter
ça pour les siècles, pour une association et pour les siècles, patrimoine par bout de table, d’y chanter assis,
chanter, parce qu’on a appris et qu’on se rappelle,
et seulement le collecteur sait
l’importance séculaire
d’être là avant que ça n’y soit plus.
Un souvenir.
dans la tête ou le monde.
À un endroit précis d’images et d’oubli
un souvenir une obsession
un souvenir
un grand manque bleu

 

Milène TOURNIER 

Cette création est le fruit de deux projets distincts au départ…

D’un côté le dispositif culture santé, qui est portée par Lannion-Trégor Communauté, le Centre Hospitalier de Tréguier et le théâtre L’Arche-Le Sillon. Il s’agit d’un projet qui s’étale sur trois ans, de janvier 2021 à juin 2024, lors duquel Christophe Le Menn mène des résidences régulières au sein de l’EPHAD de Tréguier et de son unité de soin Alzheimer. Comme pour chaque aventure du Teatr Piba, l’étincelle vient d’une rencontre. Christophe Le Menn travaille avec la compagnie depuis déjà plusieurs années. Comédien brittophone sur DONVOR, il songe immédiatement à notre compagnie pour que nous l’accompagnions à la production, sans toutefois savoir où ce projet se dirigerait.

Bastard naît dans ce cadre. Au début, Christophe Le Menn croit pouvoir y trouver des chansons, parler breton avec les résidents. Mais très vite, le chasseur revient bredouille. À la place, il découvre cette vie particulière, comme suspendu, au sein de l’hôpital. Le collectage entrepris se mue en partage, aussi fort que singulier avec les résidents. Ces moments passés là-bas, il les apprécie. Il découvre la vie des résidents, ils lui transmettent des histoires, leurs histoires. Dans cet endroit où le temps s’écoule différemment la résonance entre ces vies qui se suivent et s’entremêlent un court instant, prends une tout autre dimension. L’accélération de nos vies modernes, l’aliénation. Le début d’une histoire commence à se dessiner.

De l’autre côté, il y a le projet « Phōnē : giving minority langages a voice », dont le Teatr Piba est partenaire. Il s’agit d’un projet Europe Créative, commencé en avril 2022 et qui se terminera en octobre 2024. Il réunit huit compagnies de théâtre créant en langues minoritaires, dans huit pays européen ainsi que deux universités. Ce réseau de théâtres en langues minorisées, (totalement inédit en Europe !), a pour but de réunir les théâtres afin qu’ils travaillent ensemble, au futur de la création en ces langues, comme à la création multilingue. Plus encore, il s’agit d’un projet qui finance, entre autres, un projet de pièce de théâtre en langue minorisée. Tout en rapprochant les auteurs et directeurs artistiques afin qu’ils puissent se retrouver pour travailler ensemble à leur projet, en se rendant lors de résidences d’écritures chez les confrères. Moment d’émulation collective et de rigueur. C’est tout naturellement que Thomas Cloarec fait la connexion : le projet de Christophe Le Menn est idéal pour cette nouvelle collaboration ! Au sein de celui-ci, Christophe collabore avec trois autres auteurs, dont certains plus expérimentés que lui. Ils peuvent, ensemble, échanger autour de leur travail. Comme s’influencer.

Équipe de création

Écriture, conception, création musicale, jeu – Christophe LE MENN
Mise en scène, dramaturgie – Thomas CLOAREC
Accompagnement à la dramaturgie – Mai LINCOLN
Collaboration artistique création sonore, régie générale – Gwenole PEAUDECERF
Scénographie – Nadège RENARD
Adaptation en langue bretonne – Gwenola COIC et Christophe LE MENN
Collaboration artistique musique – Tom LECLERC
Collaboration artistique, conception – Paul BRIDIER / ONIRI
Collaboration artistique, regard extérieur écriture – Milène TOURNIER
Administration de production – Tony FORICHEUR
Production diffusion – Marie GUÉTIÈRE
Communication – Aurélie DÉNIEL

Mentions

Production :

Teatr Piba

Coproductions :

Le théâtre L’Arche-Le Sillon, Pleubian (22)
La grande boutique, Langonnet (56)
Itinéraires d’artiste(s) 

Soutiens :

Centre Hospitalier de Tréguier
DRAC Bretagne
Lannion-Trégor Communauté
Ministère des Solidarités et de la santé
Phōnē : Giving Minority Language A Voice
Région Bretagne
Union européenne

Partenariats en cours de sollicitation :

Passerelle – Scène nationale de Saint-Brieuc
Le Quartz – Scène nationale de Brest
Théâtre du Champ au Roy – Guingamp
Amzer nevez – Ploemeur
Le S.E.W – Morlaix
La Carène – Brest
Festival Mythos – Rennes

Dates :

Représentation – format maquette

Nozvezhiou etrevroadel • Soirées internationales – La Maison du Théâtre de Brest (29) – 17 mai 2024

 

Calendrier

Février 2023 : Résidence d’écriture à Storslett (Norvège), dans le cadre du projet Phōnē.

Avril 2023 : Résidence d’écriture à Plonéour-Lanvern (29), dans le cadre du projet Phōnē.

Du 5 au 10 Juin 2023 : Résidence d’écriture Centre culturel l’Arche Le Sillon de Pleubian (22), dans le cadre du dispositif culture/santé.

Août 2023 : Résidence d’écriture à Galway (Irlande), dans le cadre du projet Phōnē.

Mars 2024 : Résidence 1, Centre culturel Sillon, (financement culture santé) : Travail à la table et écriture au plateau (5 Jours).

À venir :

Avril 2024 : Résidence 2 (à définir) : Répétitions en vue de la présentation de maquette lors de l’International Week.

18 mai 2024 : International Week, Maison du Théâtre de Brest, présentation d’une maquette (2 jours).

Juin 2024 : Restitution en EPHAD et médiations, fin du dispositif culture santé (financement culture santé).

19-24 juin 2024 : Stage reading Phōnē Tryater, Pays-Bas.

3-8 septembre 2024 : Stage reading Phōnē, Norvège.
Septembre 2024 : Résidence de création 3, Norvège, 5 jours.

Septembre/Octobre 2024 : Résidence de création 4 (à définir).

Octobre/Novembre 2024 : Résidence de création 5 (à définir).

Novembre/Décembre 2024 : Résidence de création 6 (à définir).

Janvier/février 2025 : Résidence de création 7 et premières représentations.

Février à Août 2025 : Première série d’exploitation.

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